La naissance du hip hop et du rap et comment la scission entre ces deux styles s’annonça très tôt

Publié le par Thomas

La naissance du hip hop et du rap et comment la scission entre ces deux styles s’annonça très tôt

 

On a trop tendance à confondre ces deux styles, qui pouvant être contradictoires ont évolué parallèlement et non véritablement ensemble. Le rap est l’action de parler sur une musique ou un rythme, le plus souvent en rimes, et rarement chanté. Le morceau de 1979 de Sugarhill gang « Rapper’s Delight » est le premier tube de rap, sorti à une époque à laquelle le rap et le hip-hop n’avaient encore essayé de se mélanger ; et ce speech de 15 minutes fut réalisé sous fond de disco. Ce n’est pas la première fois que des personnes s’amusent à parler sur de la musique car en Jamaïque, des Disc Jockeys (DJ, manipulateurs de disques vinyles), faisaient des discours en diffusant des disques à partir des années 60. Il y a eu les Last Poets, groupes de 3 noirs révolutionnaires qui sortirent en 1970 (après avoir commencé chez Jimi Hendrix) un album de poèmes sur fond de percussions, qui leur a valu d’être poursuivis par  le FBI. Il y eu ensuite Gil Scott-Heron qui se mit à ce style, et ils dérivèrent tous deux vers les styles jazz et funk et soul, mais en gardant leur poèmes d’une complexité les rendant intraduisibles.

 

Le hip- hop lui est plus complexe, car il s’agit d’un mouvement non seulement musical mais aussi culturel, social, urbain, et cosmopolite. Le mouvement hip-hop lui est né dans ce même univers et dans ces années, c'est-à-dire dans le Bronx des années 70, après la fin des illusions hippies et la guerre du Vietnam, et pendant une prise de conscience des minorités faisant suite aux mouvements pour les droits civiques. A New York, les DJ passaient des tubes disco commerciaux, pendant qu’un rebelle venu de Jamaïque, parcourait tout le pays avec son discomobile (habitude jamaïcaine –voir article sur le reggae, August’un n°10) et finit par arriver à New York. Ce dernier, surnommé Kool Herc, coupait ses disques (les rayant en fait) pour passer en continu le break (passage mettant en avant les percussions) d’un des morceaux de l’album. Les premiers DJ organisaient des Block parties (ils bloquaient les rues et y installaient leur matériel), pour y passer ces parties rythmiques qu’ils allongeaient, au grand plaisir des danseurs. Ce fut Kool Herc qui définit l’orientation musicale du hip-hop, c'est-à-dire la funk (et c’est donc idiot de la part de Michael Youn d’inventer le frunkp mélange de funk et de rap car le hip hop est un dérivé de la funk). Le scratching (manipulation des disques vinyles) fut inventé après 1975 par Grand Wizard Theodore tout à fait par hasard. Et cette technique fut grandement perfectionnée par Grandmaster Flash, diplômé d’électronique.

 

Le Hip –hop en tant que mouvement socioculturel fut fondé par Afrika Bambaataa en 1973, qui créa l’Universal Zulu Nation. Cet ancien chef de gang (malgré lui) voulut arrêter ses activités malhonnêtes suite à la mort de son frère et entreprit de fédérer les gangs du Bronx et de les faire évoluer de manière positive, par la musique et non par la violence. Ainsi des tagueurs, des DJ, des rappeurs, des skateurs, des musiciens, des punks se réunirent pour fonder ce mouvement (James Brown lui aussi y a momentanément participé). Après avoir étudié les préceptes de Mahatma Gandhi, Afrika Bambaataa définira son mouvement ainsi : faire ressortir le côté positif de la vie comme la musique, l’unité internationale, la paix, les mathématiques, l'amour, la religion, le breakdance, la non utilisation des drogues, la non violence, le graffiti, le scratching, les DJ, les MC. Ces aspects sont composantes fondamentales du hip hop et ne peut se proclamer « hip-hop » que les personnes qui respectent ces principes. On pourra trouver des groupes de hip hop instrumentaux, sans MC (Maître de cérémonie, charger d’assister le DJ pour mettre le public en délire, deviendra plus tard synonyme de rappeur) ni Chanteur.

Le DJ reste la star dans le hip hop tandis que le MC lui est mis en avant dans le rap.

On peut donc  faire du hip hop sans faire du rap et faire du rap sans faire de hip-hop. Ce sont deux choses différentes, qui peuvent se mélanger, ou se contredire.

 

En 1980 le mélange de ces deux styles ne fut pas encore effectif, mais déjà on pouvait deviner que ça n’allait pas durer longtemps car en 1981, Ronald Reagan fut investi président des Etats-Unis, ce qui allait avoir des conséquences désastreuses pour les minorités noires, les incitant grandement à la violence, la haine et la drogue, choses qui sont totalement incompatibles avec l’esprit hip-hop. Dès la deuxième moitié des années 1980 apparût le gangsta rap, le rap des gangsters,  style anéantissant tout l’esprit du hip hop et très largement représenté en France. On a beau essayer de créer des branches de la Zulu Nation en France, certaines banlieues connaissent des activités telles le scratching ou la breakdance dans des associations mais bon, à part le MC Solaar des années 91-93 et IAM éventuellement, le hip-hop et le rap sont totalement détachés en France. Parmi tout le rap que l’on peut entendre  à la télé ou a la radio, il a absolument aucun morceau de hip hop. Le hip hop français est quasiment inconnu et la présence de cet esprit dans le rap fut anéantie par tous ces rappeurs comme Fonky Family, ne connaissant que les mots « Haine » et « Shit ». Musicalement quasiment tous les groupes français font leur « instrumentaux » avec des ordinateurs (architectes sonores),  alors que le vrai hip hop, lui préconise de réaliser les instrumentaux avec des platines vinyles. Il n’y a plus de DJ dans les groupes français et ça c’est vraiment le fondement du hip-hop.

 

Je vous conseille

Funk, Break beats:  James Brown (“Sex Machine”), Break Machine, en general la funk des années 70

Premier rap (années 70) : The Last Poets, Gil Scott-heron, “Rappers Delight” (Sugarhill Gang),

Hip-hop Us New York (1980): Grandmaster Flash, Grand Wizard Theodore, Grandmixer DST, Afrika Bambaataa, Jazzy Jay /Film :  “Scratch” (de Doug Pray 2000) /“The Message” – Album (Grandmaster Flash & the Furious Five), “Looking for the perfect beat” (Compilation-Afrika Bambaataa)

Rap Hip Hop Us (1985-98): Gangstarr, Jurassic Five, Eric B and Rakim, éventuellement Public Ennemy, Beastie Boys

Hip hop experimental: “Rock it” (Herbie Hancock & Grandmixer DST), “Guru’s Jazzmatazz” volume 1 et 2 (mélanges de hip hop et de jazz), The Executioners (hip hop savant)

Licornes (hip hop français) : Hocus Pocus

Je vous déconseille

Le rap des radios françaises, le rap sans DJ, le R’n’B, mais ça c’est une question de goût, il faut seulement ne pas faire de confusion entre le rap et le hip hop

 

Thomas

Publié dans Musique

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H
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L
Et le hip hop Français ? Ai-je mal lu, ou on en parle vraiment pas ici ?! Le hip hop vit en France, il y est donc né ! Je ne trouve jamais d'informations sur la pratique naissante du hip hop Français !
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